L’otite séro-muqueuse est une pathologie inflammatoire de l’oreille.
Elle est le plus souvent la conséquence d’une mauvaise aération de l’oreille
moyenne.
Pour comprendre son mécanisme il faut connaitre le
fonctionnement normal de l’oreille et les premières étapes de la transmission
du son. Cette étape démarre par la mise en vibration du tympan, vibration qui
est transmise à l’oreille interne par la chaîne des osselets. Cette chaîne se
situe dans l’oreille dite « moyenne » où se situent les fameux
osselets. Pour que cette vibration se déroule normalement, il faut qu’il y ait
de l’air de part et d’autre du tympan.
Naturellement, la cavité de l’oreille moyenne dans laquelle
se situent les osselets est aérée par un petit conduit appelé trompe d’Eustache.
Celle-ci relie la cavité de l’oreille moyenne et une zone en arrière du nez
appelée cavum ou rhino-pharynx.
Lorsque la trompe d’Eustache ne remplit pas son rôle, l’oreille
n’est plus normalement aérée, et l’inflammation s’installe. De multiples causes
peuvent expliquer un mauvais fonctionnement de la trompe d’Eustache, parmi
elles la présence de végétations dans le cavum qui obstruent les orifices des
deux trompes d’Eustache.
Lorsque l’inflammation s’installe dans l’oreille, il se
produit un liquide épais et visqueux qui comble l’oreille et altère la
transmission du son ce qui provoque une surdité plus ou moins importante.
Cette otite peut être visible à l’examen du tympan, mais
parfois il faut recourir à un examen complémentaire appelé impédancemétrie ou
tympanométrie pour authentifier la présence de liquide dans l’oreille moyenne.
Pour quantifier le degré de surdité provoqué par l’otite, il
faut réaliser un audiogramme qui teste l’intensité sonore minimale perçue pour
chaque oreille et à différentes fréquences.
Les moyens du traitement de l’otite séro-muqueuse sont
médicaux dans un premier temps et parfois chirurgicaux. Interviennent dans le
choix des traitements un certain nombre d’éléments : durée de l’otite,
notions d’infections à répétitions (otites aigues, rhinopharyngites, angines), hypertrophie
(càd augmentation de taille) des amygdales et/ou des végétations. En fonction
de ces critères, votre médecin ORL vous conseillera plutôt un traitement
médical ou plutôt un traitement chirurgical.
Parmi les enjeux du traitement de l’otite séro-muqueuse, il
est important de noter qu’il faut éviter d’une part l’évolution vers certaines
formes d’otite qui peuvent perdurer à l’âge adulte (otite chronique
cholésteatomateuse ou non), et d’autre part les retards d’acquisitions
scolaires et de langage liés à une mauvaise audition.
Lorsqu’il s’agit d’un premier épisode d’otite séro-muqueuse,
il est classique de proposer un traitement médical (anti-inflammatoire corticoïde
et antibiotique). Dans des cas plus avancés, la chirurgie comprend deux volets
simultanés ou décalés dans le temps :
- · L’ablation des végétations adénoïdes (pour désobstruer les orifices des trompes d’Eustache)
- · La mise en place d’aérateurs trans-tympaniques (appelés aussi yoyo ou diabolo, et à tort drains trans tympaniques car leur rôle et d’aérer et non de drainer). Il s’agit de petits dispositifs siliconés que l’on insert à travers la membrane du tympan pour aérer l’oreille moyenne par le conduit puisque la trompe d’Eustache est déficiente.
o
Ces aérateurs sont de plusieurs type, les plus
communément utilisés étant amenés à tomber spontanément en 6 à 12 mois.
o Pendant la période où ils sont en place, il est recommandé d’éviter d’introduire de l’eau dans les oreilles car cette eau ira dans l’oreille moyenne et parfois provoquera une infection avec un écoulement de pus.
o Lorsque les aérateurs tombent, les tympans se referment spontanément et il n’est plus utile de protéger les oreilles de l’eau.